21 juillet 2010

PROJECTION VIDEOART DANCE ON THE BEACH


























Vendredi 3 septembre

Programmation « Juste au corps » - curating Florence Parot
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Sélection et présentation du programme video “Juste au corps” par Florence Parot (curator centre Pompidou)
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Conçu pour le Festival Dance on the Beach, le programme « JUSTE AU CORPS » vous invite à faire un voyage visuel et musical à travers la collection vidéo du musée national d’art moderne (Centre Pompidou). Il donnera à voir, sur la plage, sur grand écran, des vidéos d’artistes qui aborde la danse à travers le corps, au sport, en lutte ou en transe (skate, surf, catch, course, clubbing). Chacun de ces artistes chorégraphie l’effort, qu’il soit plaisant, endurant ou suppliciant…




Tracey Moffatt
« Heaven », 2001 / SURF / 29’47’’

Tracey Moffatt naît en 1960 dans la périphérie de Brisbane (Australie) de mère aborigène et de père européen. Adolescente dans les années 70, Tracey Moffatt s’imprègne de culture pop et télévisuelle. Après l’obtention de son diplôme en communication visuelle au Queensland College of Art (Brisbane), elle s’installe à Sydney où elle travaille comme responsable de projets artistiques et metteur en scène de vidéos, documentaires télévisés et clips musicaux. Parallèlement, elle poursuit son travail artistique : films et « photo drames » comme elle les nomme. « Heaven », tournée dans le style vacancier amateur, s’attaque à une des icônes de la culture australienne - appartenant de surcroît à un monde quasi exclusivement mâle - le surfeur. Sur une plage et à ses abords, au rythme d’une bande son alternant entre le bruit des vagues et des « chansons d’hommes », Tracey Moffatt poursuit de son objectif des surfeurs dans leurs préparatifs sportifs. Le film s’ouvre sur des images prises à la dérobée où les surfeurs changent de vêtements. Sans gêne, Tracey Moffatt examine ces corps d’homme qui s’habillent et se déshabillent. Ce style voyeur prend des allures de flirt, elle les nargue et les aguiche. Les surfeurs lui répondent avec un mélange de grossièreté et de vexation toute machiste, stupéfaits et flattés de l’impudence. L’indéniable réussite de ce malicieux exercice de style tient à l’ambivalence des sentiments provoqués : un plaisir certain à mater et un certain malaise face à ce procédé voyeur habituellement associé à un comportement masculin.

Muriel Toulemonde
« Atalante », 2004 / COURSE / 4’50’’

Muriel Toulemonde est née à Lille en 1970. Les vidéos de Muriel Toulemonde interrogent l’omniprésence de la notion de perfection du corps et de performance physique. Elle se concentre sur des événements sportifs ou bien sur des tentatives athlétiques et poursuit ses recherches sur la notion d’effort. Dans « Atalante », l’artiste filme, sur un haut plateau grec, l’entraînement au sprint d’une sportive professionnelle. A son dos l’athlète a accroché un parachute, ce qui ralentit sa course et multiplie ses efforts. Raphaël Zarka = « Riding Modern Art », 2005 / SKATE / 3’40’’ Raphaël Zarka est né en 1977 à Montpellier. Il vit et travaille à Paris. Son travail repose essentiellement sur les formes, formes physiques ou géométriques, dont il s’applique tout particulièrement à faire remarquer la pérennité, voire la permanence. Collectionneur, lecteur, chercheur, investigateur, « enquêteur », Raphael Zarka fait partie de ces artistes érudits, travaillant prioritairement avec le savoir et la connaissance comme matériaux premiers. Son travail souligne que la « survivance des formes » (Warburg) se réalise dans le monde contemporain sous le prisme du fonctionnel et du béton. « Riding Modern Art » présente des vidéos glanées et assemblées (sur le principe du footage) de skateurs exécutant des figures sur des œuvres d’art dans l’espace public. Ces derniers, par une pratique dynamique, actualisent les œuvres d’art. Cette pratique de réappropriation souligne la présence de formes urbaines usuellement réduites à une pure contemplation. Raphael Zarka rappelle que certains objets, « parcelles d’urbanités isolées », peuvent s’étendre au point de devenir des espaces que l’on peut investir par le mouvement. « Riding Modern Art » rend compte d’un aspect important du travail de Raphaël Zarka : l'intérêt pour la migration des formes, des objets scientifiques de la Renaissance à la rampe de skate-board en passant par la sculpture moderniste. Selon l’artiste, cette pratique amène à investir l’espace urbain par l’expérimentation intuitive d’agencement de matériaux et à considérer le potentiel de certaines formes architecturales. C’est à partir d’une étude sur le skate-board, une activité qu’il pratique depuis très jeune, que Raphael Zarka en arrive à s’intéresser aux lois physiques, et de là, aux instruments scientifiques utilisés par les savants pour expérimenter et calculer les trajectoires des mouvements de corps dans l’espace.

Julien Prévieux
« Crash-test : Mode d’emploi », 1998 / CHOCS URBAINS / 1’30’’

Julien Prévieux est né en 1974 à Grenoble. Il vit et travaille à Paris. Dans son travail, il adopte des prises de position qui répondent à la nécessité d'habiter de toutes les manières possibles un monde deshumanisé. La boucle et la répétition sont des figures récurrentes dans son travail, qui viennent renforcer le geste simple et radical. Dans "Crash-test : mode d'emploi", l'artiste, vêtu d'un tee-shirt arborant la cible des crash-tests automobiles, se précipite contre tout ce qu'il croise sur sa route, entrant en collision avec l'architecture, les meubles, les voitures, les passants, etc. Le parcours d'obstacle se décline dans une série de saynètes dont l'humour mécanique et absurde n'est pas sans rappeler un certain cinéma burlesque. Progressivement la maladresse supposée du personnage se révèle être une confrontation volontaire, parfois violente, destinée à interroger notre capacité d'adaptation à un contexte donné. S'esquisse alors un art du décalage qui oscille entre humour et tentative de révolte. Le geste "manqué", systématique, se transforme en attitude afin de mieux ébranler les limites et la stabilité du monde qui nous entoure.

Cameron Jamie
« BB », 2000 / CATCH / 18’24’’
« The New Life », 1996 / LUTTE / 3’50’’

L'œuvre multiforme de Cameron Jamie, né à Los Angeles en 1969, occupe une place à part dans le milieu de l'art contemporain. Le travail de cet artiste californien s'inspire de l'histoire et de la culture américaine ainsi que de ses propres mythologies. Observant le tissu social et familial des classes moyennes et pauvres des banlieues américaines, l'artiste se plonge dans l'univers de la jeune génération qui trouve ses repères dans le hard-rock et les combats de catch, et transpose dans son œuvre les codes esthétiques de la culture populaire et underground. Tourné à deux caméras, BB montre un combat de catch organisé par des adolescents dans l'arrière-cour des maisons de la banlieue de Los Angeles. Entre réalité et fiction, violence et comédie, ces jeunes hommes se battent en imitant les matchs diffusés à la télévision, trouvant ainsi un moyen d'exprimer et de décharger leur violence. Ces images, en noir et blanc et sans dialogue, sont accompagnées par la musique heavy metal du groupe The Melvins qui incarne l'univers tourmenté de cette génération d'adolescents américains. Dans « The New Life », Cameron Jamie est méconnaissable, il porte un masque et une perruque et engage une lutte absurde et désespérée avec un faux Michael Jackson, ce sosie n’est autre que l’imitateur professionnel de Michael Jackson qui se produit sur le trottoir de Los Angeles devant la boutique de lingerie très connue Frederick of Hollywood.

Mark Leckey
« Fiorucci Made Me Hardcore », 1999 / DANSE / 14’
« We Are (Untitled) », 2001 / DANSE / 7’52’’


Mark Leckey est de la même génération que Damien Hirst mais avec un tout autre parcours. Il a été lauréat du Turner Prize en 2008. Il s'est fait connaître dans les années 90 avec le cultissime vidéo « Fiorucci made me hardcore ». Depuis Mark Leckey, souvent associé à la figure du dandy, a poursuivi ses activités d’artiste mais aussi de musicien (au sein des groupes Donateller et JackToJack) sans jamais se soucier de productivité ou de rentabilité. Ses œuvres cherchent à capturer la jouissance et le désespoir générés par l’expérience contemporaine du monde, perçue depuis les marges de la contre-culture. Le cinéma, la musique pop et alternative, la mode, les marques, Londres mais aussi l’histoire de l’art sont au cœur d’une œuvre qui procède par associations, citations, collages et montages. « Fiorucci Made me Hardcore » est un montage court et précis d’images trouvées dans les archives audiovisuelles de la BBC, qui condense en quelques minutes l’esprit de l’histoire récente de la culture des clubs, de la danse (de la Northern Soul au rave des années 80) et des bandes en Angleterre avec un savant mélange de mélancolie et d’euphorie. « We are (Untitled) » met en scène une bande de jeunes dans l’appartement londonien de l’artiste. Ce qui apparaît initialement comme étant une after party informelle est en réalité un tableau vivant extrêmement maniéré réalisé par Leckey, qui après « Fiorrucci » continue d’explorer et de documenter la culture et la jeunesse d’une époque.


Cécile Paris
Après le dance floor de samedi soir, projection de l’artiste.

Elle vit et travaille à Paris depuis 1970. Le travail de cet artiste incarnera la part la plus romantique de la programmation vidéo du festival DANCE ON THE BEACH, celle qui commente d'une certaine façons nos paysages, nos horizons, nos introspections, nos doutes, nos aspirations, etc. Cécile Paris s'attache aux potentiels fictionnels de l'image et du son. La ville et ses cultures est, pour elle, un terrain de jeu à découvrir, expérimenter et inventer. Elle puise dans les formes dites populaires dans un véritable travail de reprise au sens musical du terme. Rejouant et rechargeant un héritage culturel occidental, elle mène en creux une mise en question de la (dé)construction de l'identité. Cécile Paris fait marcher ses récits vidéos comme des peintures : le récit s'ébauche, le spectateur produit son récit. L'histoire s'amorce et la liberté reste à chacun de rêver un peu sur la figure. Avec une esthétique bien balancée, un rapport d'énergie et de sentiment crée par le son et l'image, l'écriture en image de Cécile Paris travaille le micro-récit qui s'épanche au frottement de la rêverie personnelle. Connaissez vous Ornella Vanoni, le cinéma de Murnau, connaissez-vous le rock'n roll et le jazz américain des années 60 ? connaissez-vous New York ? Aimez-vous les cow-boys, les doorman qui abandonnent leur veste le long d'un fleuve, les majorettes ? Peut importe ces vidéos nous mènent en bateau et nous font voir du pays. Du pays intérieur. Cécile Paris se frotte à de belles vieilles nostalgies, et fabrique, par imagerie, une machine à rêverie inédite. Pas de lecture autobiographique, ni même de ces formes de l'autofiction. Pas de montage, pas d'effets, pas d'histoire mais, comme une chanson, un refrain fait d'images elle offre une vision personnelle d'un monde où flotte un parfum de regret, quelque chose de romantique mêlé à une rébellion masquée. Elle est actuellement en résidence au 104 et mène une réflexion sur la boîte de nuit comme espace et comme temps. Pendant 4 mois de résidence de juillet à octobre 2010 au 104, Cécile Paris va réunir artistes, philosophes, danseurs, musiciens, etc. autour des questions que la nuit et que la boîte de nuit peuvent convoquer dans un centre d’art. Cette recherche prendra des formes diverses jusqu’à celle de la création d’une véritable boîte de nuit. http://commelaville.net/

les vidéos de Cécile Paris :
"En tournée" 2003 / 6'20'' Musique : Renaud Rudloft
Une femme joue de la guitare sur un rond-point, la caméra tourne autour d'elle.
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"Luck or Love" 2005 / 3'28''
Une femme tatouée épluche un oignon, elle pleure, la caméra tourne autour d'elle.
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"Bianca" 2002 / 3'20''
Musique : Ornella Vanoni
Un skater ondule sur une route de campagne suivi de près par les phares d'une voiture.
/ "Le Doorman" 2004 / 4'37''
Musique : Renaud Rudloft
Un homme marche le long de la mer sur la promenade de Brooklyn, la vue sur Manhattan.
/ "Le Bel été" 2004 / 10'
Musique : Vivaldi Un groupe de majorettes marchent en cadence sur une route de campagne.